dimanche 21 février 2010

Introduction.

A travers ce TPE, nous allons travailler sur deux films de King Kong. Le première version, celle de 1933, réalisée par Merian C.Cooper et Ernest B. Schoedsack, et celle de 2005, réalisée par Peter Jackson. Mais nous allons nous intéresser particulièrement au personnage Kong et non au film en général. Nous avons fait abstraction de la version de 1976 (qui se déroule dans les années 70) car elle diffère des deux autres versions, 1933 et 2005 (qui se déroulent dans les années 30, pendant la grande dépression économique américaine).
Ce TPE est composé de textes avec des explications sur l’évolution du personnage de Kong, ces derniers seront soutenus par des extraits vidéo, d’affiches d’origine et d’illustrations issues de nos créations.


Photographie des réalisateurs de "King Kong" de 1933, Merian C.Cooper (droite) et Ernest B.Shoedsack (gauche)

Source image : http://monsterkidclassichorrorforum.yuku.com/topic/21221

Photographie du réalisateur de "King Kong" de 2005, Petter Jackson tenant la structure métallique de la figurine original de Kong qui a servie en 1933

Source image : http://retaliators.wordpress.com/2009/12/04/peter-jackson-talks-the-hobbit-and-lord-of-the-rings-blu-rays/

Synopsis.

L’histoire débute à New York en 1933, en pleine Dépression américaine. Ann Darrow, petite artiste de music-hall, se retrouve alors sans emploi. Mais elle rencontre un réalisateur-explorateur : Carl Denham, qui va l’entraîner dans une aventure plus que périlleuse.
Après avoir volé à ses producteurs la bobine de son film inachevé, il cherche une nouvelle héroïne à embarquer pour Singapour, où il compte terminer le tournage de son film d’action avec son scénariste, Jack Driscoll et une petite équipe de tournage.
Mais Carl Denham, en réalité, cherche à accomplir un objectif bien plus compliqué : devenir le premier homme à explorer l’île de Skull Island &en ramener quelques images. Sur cette île légendaire, Denham sait que quelque chose, quelqu’un l’attend de pied ferme, ce qu’il découvre sur l’île dépasse de loin ses espérances. Le pire va arriver, le kidnapping d’Ann Darrow par une tribu cannibale, une avalanche de dinosaures, une poursuite avec un T-Rex, un combat titanesque, avec l’héroïne de l’histoire, un Gorille Gigantesque … Pourtant ce dernier va tomber sous le charme d’Ann. Cette rencontre changera le cours de sa vie à jamais.

I. Fabrication de King Kong.

A. En 1933

Tout d’abord, Cooper demande à O’Brien et à Delgado (les deux pionniers de l’animation et équipe technique de Cooper) de créer un gorille « aussi grand qu’un dinosaure ». Après réflexion, les deux hommes acceptent et esquissent une créature qui selon Cooper, « avait à la fois l’apparence d’un gorille et d’un homme à poils longs ! », car Cooper veut un « Gorille de race pure », dont l’apparence sauvage « fera crier les femmes ». Dès lors, Cooper contacte le musée d’histoire naturelle de New York et lui demande de lui faire parvenir les mensurations exactes d’un gorille adulte. Au départ, King Kong est une marionnette de 80 cm de haut recouverte de fourrure de lapin. Les pieds du gorille, munis de pas de vis, sont vissés et dévissés à la table d’animation à chaque pas. Les iris de ses yeux sont percés de petits trous dans lesquels on insère des aiguilles pour animer son regard. Mais, malgré les merveilles que fait l’équipe de Cooper, il apparaît que le visage de King Kong supporte difficilement les gros plans.



Structure métallique de la poupée miniature de King Kong en 1933

Gros plan de la figure de King Kong en 1933



En réalité la face miniature du gorille mesure près de 10 cm, alors que sur l’écran de cinéma il est logique qu’elle sera immensément agrandie. Dès lors, Cooper décide de créer une tête géante afin que l’on puisse filmer King Kong observant Ann accrochée au poteau de sacrifice monté par les indigènes, et de même, plus tard dans le film, King Kong entrain de manger ses victimes humaines. Delgado doute que l’idée de Cooper soit vraiment utile mais ce dernier persiste et Delgado et son équipe finissent par construire un buste géant doté d’une charpente de bois, de fil de fer, de métal et de tissus qui sera ensuite recouverte de fourrure. La mâchoire de Kong est construite à son tour, elle sera articulée de caoutchouc, de même pour ses babines. Par la suite, l’équipe d’animation confectionnera les yeux de Kong fait de balsa* et de plâtre qui bougeront de haut en bas et de gauche à droite. Tout a été prévu pour faire frémir de terreur les spectateurs, car même les arcades sourcilières du gorille se soulèveront et s’abaisseront à volonté.

Construction de la charpente en bois



Buste de King Kong fait de charpente et de poils de lapin



Buste de King Kong fait de charpente et de poil de lapin
Après des heures voire des jours de travail, la tête effrayante de Kong est terminée. Delgado et ses collaborateurs mettent en place un mécanisme affolant pour que la tête de King Kong semble vivante. Celle-ci fonctionnera et bougera lorsque tous les membres de l’équipe d’animation actionnera les manettes et les leviers d’air comprimé qui déplaceront les différentes parties de la face de Kong. Après ce franc succès, Cooper fait construire une main gigantesque articulée. Cet accessoire est équipé d’une fabuleuse et solide structure en métal relié à une grue. Cette main servira à tenir puis à soulever Ann à trois mètres du sol.



Strcuture en métal du bras de King Kong




Le bars terminé, utilisé avec Fay Wray à la fin du film sur l'Empire State Building


Après la main, la patte de Kong est créée à la demande de Copper. Cette dernière va permettre de montrer les indigènes de l’île de Skull Island piétinés par King Kong. Tout au long du film, dès qu’il y aura contact entre un monstre et un humain, ce dernier est remplacé par une figurine animée de taille réduite.

Source : http://www.effets-spéciaux.info/

Source : http://www.cinetudes.com/

Source : http://www.filmsfantastiques.com/

Fabrication de King Kong.

B. En 2005

Bien des années plus tard, un homme passionné de King Kong, Peter Jackson, réalisateur de nombreux films de sciences fiction, après avoir as su pen dant plusieurs années la réalisation d'une trilogie gigantesque « Le Seigneur des Anneaux » décide de réaliser son rêve, et accepte de tenir la caméra dans un projet aussi périlleux que le remake d'un film culte des années 30. Réadapter le mythe « King Kong » aux années 2000.
Avec l’avancé des nouvelles technologies et l’expérience de Peter Jackson, le King Kong de 2005 sera une merveille de technologie. Pourtant, malgré le modèle de base, le film de 2005 dure trois heures au lieu d’une heure et quarante minutes, et bien des choses on été rajoutées. Pour son nouveau projet de film, Peter Jackson a expérimenté le système de numérisation* et de modélisation 3D*, la « motion capture ». Il s’agit d’un logiciel informatique qui consiste à créer un objet en trois dimensions en enregistrant les mouvements d’une personne recouverte de capteurs sur tout le corps pour les calquer ensuite sur une modélisation 3D. Cela sera surtout utilisé pour les paysages du film mais essentiellement pour Kong. Pour cela, Peter Jackson fait appel à Andy Serkis, acteur de cinéma, réalisateur et même producteur, surtout connu pour le rôle de « Gollum » dans la trilogie du « Seigneur des Anneaux ». Il incarnera donc le gorille tout au long du film. Il prêtera ses mouvements faciaux et expressions à Kong. Pour cela l’homme va directement s’imprégner de son rôle en étudiant et en observant de véritables gorilles dans leurs milieux naturels, afin de pouvoir retranscrire à la perfection les moindres faits et gestes de Kong à l’écran.
*. Voir lexique après la conclusion.


Andy Serkis habillé d'une combinaison recouverte de capteurs afin de numériser et de modéliser en 3D ses performances


Expressions corporelles de King Kong par Andy Serkis (sur le plateau)

Et voilà ce que donne Andy Serkis dans King Kong (à l'écran)



Dès le début du tournage, Andy Serkis se met dans la peau de Kong. L'acteur endosse à cette occasion une combinaison volumineuse «musclée» comme le corps d’un gorille de huit mètres de haut, ainsi qu’un capuchon modifiant le contour des épaules humaines et enveloppant totalement le cou. Ainsi équipé, il peut à la demande du metteur en scène mimer les gestes et déplacements caractéristiques d’un gorille adulte géant, et notamment sa marche à quatre pattes que Jackson veut à tout prix conserver. Pour les grognements de Kong, un micro transmet les imitations vocales d’Andy Serkis, les amplifie et les déforme par la suite via un ordinateur pour que cela puisse être diffusé en un temps réel sur un mur d’enceintes.



Andy Serkis dans la peau du gorille (sur le plateau)


C’est le même traitement pour les décors numériques et la main de King Kong:
Un bras articulé recouvert de capteurs soulève Naomi Watts à quelques mètres du sol: elle n'a qu'à jouer son rôle tandis que la « motion capture » fait le reste.


Naomi Watts dans la main mécanique de Kong (sur le plateau)


Naomi Watts dans la main de Kong au dessus de New York (à l'écran)



On peut donc faire le rapprochement avec le tournage de 1933, la main mécanique est toujours utilisée mais de façon plus moderne.

Source : http://www.kingkongworld.free.fr/

II. Comparaison de deux scénarios.

A. En 1933
Résumé de la scène.

La version de 1933 dure environ 5 minutes, celle de 2005 dure environ 28 minutes.
La scène est lente, la musique pesante au début de la scène, inexistante pendant puis recommence à la fin. L'atmosphère est lourde, pleine de suspens. King Kong gravit les étages de l'Empire State Building très lentement, la scène est filmée de loin. Les avions attaquent Kong et celui-ci se rend compte qu'il est blessé. Il tente de se défendre en faisant tomber les avions du haut de l’Empire, pendant qu’Ann reste couchée sur le toit et se lamente sur son sort. King Kong, agonisant, prend Ann dans sa main, d'un geste affectueux. Celle-ci se contente de s'agiter dans tout les sens, ne cherche pas à comprendre le message que veut lui passer Kong. Il la repose et tente de la protéger en la couvrant de sa main. C'est alors que surgit l'un des derniers assaut: Kong tangue dangereusement au sommet de la tour, tente de se raccrocher à la pointe mais en vain: la dernière vague va lui être fatale: il se laisse tomber du haut de l'Empire State Building, son corps ricoche brutalement contre les étages et continue sa chute vers le sol new-yorkais où l'attendent des milliers de citadins.
C'est à ce moment que la musique reprend, quand Ann, enfin sauvée de Kong, retrouve son futur mari Jack. A la fin, Carl Denham arrive sur les lieux et dit à un des soldat : « Oh non ! Ce ne sont pas les avions … C’est la Belle qui a tué la Bête »

Description du scénario de 1933.

1h 34mn 17s : La caméra filme Kong de loin entrain d’escalader la façade de l’Empire State Building. Il a déjà gravit trois quarts du monument. La musique monte en crescendo.
1h 34mn 38s : Une partie de la foule apparaît à l’écran. Tout le monde regarde en l’air.

1h 34mn 41s : Les avions sont filmés du sol. Ils sont en route pour l’Empire.

1h 34mn 46s: Jack apparaît à l’écran, il monte pour sauver sa future femme, même s’il n’est pas autorisé par les agents de police.

1h 34mn 48s : La caméra fait un gros plan sur les avions.

1h 34mn 53s : King Kong est filmé, il gravit toujours l’Empire, il est au début de la pointe. La musique est toujours la même, elle est relativement pesante.

1h 35mn 00s : Apparition des avions à l’écran en même temps que King Kong. Ils s’approchent de la bête.

1h 35mn 15s : La caméra filme Kong accroché à la pointe de l’Empire regardant les avions tourner autour de lui. Il grogne.

1h 35mn20s : Les aviateurs communiquent. Il y a un gros plan sur un avion.

1h 35mn 22s : King Kong est filmé de loin, les avions proches de lui, il est au sommet. La musique n’a pas changé. L’atmosphère est lourde.

1h 35mn 32s : King Kong tient Ann dans sa main droite, la regarde. Elle s’agite beaucoup. La caméra les filme de près.

1h 35mn 34s : Un gros plan est fait sur Ann, elle se débat dans la main de Kong qui la serre. Ann se trouve au sommet, elle surplombe New york.

1h 35mn 40s : Les aviateurs communiquent à nouveau. King Kong grogne.

1h 35mn 47s : La bête pose la belle sur le toit. Elle reste allongée. Kong se dresse sur ses jambes.
1h 35mn 58s : Kong se cogne le poitrail avec ses poings.

1h 36mn 02s : Gros plan sur les avions. Il virent ensemble vers Kong.

1h 36mn 10s : La caméra filme l’avion de face s’approchant de la bête puis filme Kong de face à son tour, il a le poing levé voulant frapper l’avion.

1h 36mn 27s : La même scène se reproduit.

1h 36mn 37s : Kong s’agite, les avions l’évitent et tirent sur lui.

1h 36mn 43s : Kong est filmé de près. On voit son buste et sa tête.

1h 36mn 47s : Ann est allongée sur le toit. Elle est craintive

1h 36mn 52s : Un tireur d’élite tire sur Kong.

1h 37mn 03s : Kong est filmé sur le toit avec les avions autour de lui. La caméra est dans son dos.

1h 37mn 18s : Kong réussi à attraper un avion en vol, il attrape l’aile, et le fait tomber dans le vide. L’avion cogne contre les étages de l’Empire

1h 37mn 28s : Un avion est en approche de Kong, il tire. Kong est touché.

1h 37mn 39s : La bête remarque qu’elle saigne. Le bruit des avions est rébarbatif.

1h 38mn 01s : Kong est faible. Il souffre des ses blessures.

1h 38mn 10s : Kong manque de tomber, il glisse du toit.

1h 38mn 17s : Kong veut attraper la belle. Mais tourne la tête et regarde les avions.

1h 38mn 27s : La bête attrape la belle. Elle s’agite, bouge dans tout les sens.

1h 38mn 35s : Ann est tenue par Kong dans le vide.

1h 38mn 42s : Le gorille repose la Belle sur le toit.

1h 38mn 50s : Un avion tire sur l’épaule de Kong. Il souffre et s’affale sur le sommet de l’Empire. Un gros plan de la figure de Kong est fait.

1h 39mn 00s : Un avion arrive et tire le coup fatal sur Kong. Le gorille tangue sur le toit.

1h 39mn 20s : La bête chute du haut de l’Empire. Il se heurte à tous les étages du monument. Cette scène est filmée de loin. La musique est présente.

1h 39mn 26s : Ann est allongée sur le toit, elle regarde la bête tomber.

1h 39mn 32s : Jack arrive, il monte rejoindre Ann qui est terrorisé mais ne pleure pas du tout.

1h 39mn 37s : Les deux amoureux se serrent l’un contre l’autre. La musique change de registre, ce sont les retrouvailles. Ann et son fiancé regardent tous deux en bas.

1h 39mn 46s : Kong est inanimé au sol, la foule l’entoure, elle est agitée.

1h 39mn 58s : Denham apparaît à l’écran. Il fait parti de la foule. Puis il s’approche de la bête.
Un soldat lui dit : « Les avions l’ont eu »
Denham répond : « Oh non ! Ce ne sont pas les avions … C’est la Belle qui a tué la Bête ».
Puis l’image de fin fait place au générique.

Comparaison de deux scénarios.

B. En 2005
Résumé de la scène

La scène de 2005 diffère beaucoup de celle de 1933.
Ce n'est plus Kong qui court après Ann mais le contraire: en effet, elle est à l'interieur du bâtiment et c'est elle qui va courir pour atteindre le sommet et rejoindre Kong. Elle s'est attachée, au cours de l'histoire, à ce gigantesque gorille et ne veut pas qu'il se fasse fusiller. Kong attend les avions mitrailleurs du haut de la tour, quand Ann apparaît entre les jambes arrière de l'animal, dressé bien haut pour faire face aux aviateurs. Ann hurle de toutes ses forces, elle défend son « protégé ». Elle n'a pas peur du vide, ni de Kong, ni des armes que portent les avions. Après un premier assaut, Kong s'affaisse devant sa poupée d'or, la regarde, la prend au creux de sa main. Il la porte comme une princesse et elle ne se débat pas, ne cri pas, elle le regarde avec tendresse mais inquiètude. C'est un jeu de regards très intenses entre les deux protagonistes, Ann s'accroche aux doigts de Kong, qui la regarde et ouvre la bouche comme pour lui faire passer un message. Manquant de tomber plusieurs fois, il repose Ann et le jeu de regards continue. Ann va même jusqu'à toucher la peau de Kong, en signe d’affection. Il a l'air terriblement mal. Alors qu'il veut lui aussi poser sa main sur Ann, une vague meurtrière l'en empêche et le fait glisser peu à peu de la tour. Ann désespérée, lui lance un dernier regard plein de larmes et pose sa tête sur la main de Kong.
C'est avec ce dernier regard que Kong glisse lentement vers le sol, sous les pleurs d’Ann. King Kong file dans l'air pour aller s'abattre auprès des new yorkais. Pour conclure le film, Carl Denham s’avance choqué, près de la bête et dit à un des hommes : « Les avions n’y sont pour rien … C’est la belle qui à tué la bête. »